Hopi’Conte est une association de conteuses-conteurs qui partent à la rencontre de l’autre dans des lieux de soin, d’accueil et d’enfermement.
Depuis 1993, les conteuses-conteurs d’Hopi’Conte racontent dans les hôpitaux à des enfants, adolescents et à leur entourage (parents, frères et sœurs, personnel soignant). Au fil du temps, son action s’est étendue à d’autres publics fragilisés (voir Objectifs)
Ce qui porte le projet, c’est notre intérêt au conte et à la relation avec ceux qui nous écoutent. Le conte, pour nous, est une façon de dire la vie qui n’est ni enseignement, ni explication. Il est du domaine de «la poétique»*. Il dit les monstres et les ogres, les princesses et les fées qui nous habitent.
Pour nourrir ce moment de rencontre, nous puisons dans notre bagage de contes et de comptines. Ils sont notre outil relationnel avec les publics fragilisés. Ils portent un message universel dépassant tout clivage social ou religieux.
Nous donnons la priorité à la relation, intensément présentes à ce qui se passe, se dit, se vit… Comme le dit Henri Gougaud, conteur et écrivain français, «ce qui part du cœur va toucher le cœur de l’autre. Le conte s’inscrit dans une relation amoureuse». Mais c’est le conte qui est premier. Il a sa vie propre. C’est lui qui a envie d’être raconté. Il est comme un oiseau coloré qui vole et va se poser sur l’épaule de celui qui lui prête son corps, comme un instrument de musique. C’est lui le magicien.
Le chemin que prendra le conte ne nous appartient pas. Le conte est notre allié dans ces rencontres particulières et nous croyons à sa liberté de faire ce qu’il a à faire.
Donner la place au refus et à la réticence nous parait essentiel dans des lieux où l’enfant en est souvent privé.
Notre démarche ressemble souvent à celle d’un funambule. La création naît dans le moment subtil de la rencontre. Soudain apparaît un conte, une histoire, une comptine, une danse, une vocalise… L’improvisation nous permet de rester en lien.
Quand nous racontons à un enfant dans une chambre, dans une institution, il quitte son statut de «malade», de «patient», l’enfant devient une personne à part entière, peu importe ce qu’il a traversé. Il est sur le même pied que le conte et le conteur, car les trois sont, dans cet instant, indispensables pour que le conte prenne vie.
Quelque chose se déploie, s’anime et se transforme.
*La poétique désigne l’étude et la théorisation de la création artistique (du grec poiesis, « créer »).
Avec le soutien de CERA
Avec le soutien de la Cocof